Profil Freelance : Claire Bellivier

Devenir freelance : un choix avéré 

« Après plusieurs années dans de grands groupes à Paris comme La Française Des Jeux, Vinci Construction Grands Projets ou encore Saint Gobain, la soif de vouloir servir un objectif plus grand s'est fait sentir, et le marché du DevOps a explosé à ses débuts en France ! De nombreuses entreprises cherchaient à être accompagnées dans leur projet du « move to the cloud », comme les start-up, les PME et les TPE : partout où la construction d'une infrastructure solide et fiable a eu et a encore un impact direct sur l'entreprise.

Après un passage dans une SS2I, la liquidation de cette société de service à été l’opportunité pour se lancer dans définitivement autre chose : freelance. Je n'ai pas attendu le chômage pour ouvrir l'entreprise en EURL, ce qui m'a automatiquement empêchée d'obtenir les nombreuses aides de l'Etat pour la construction d'entreprises. Certainement un manque de recherches ajoutées à des conseils assez approximatifs : je n’ai pas créé de micro-entreprise pour commencer. Ce qui, avec le recul, aurait certainement été une étape intermédiaire plutôt intéressante car, ouvrir une entreprise seule, dans la tech, en tant que femme, était loin d’être gagné d’avance. Mais cela n'a fait que rendre l'aventure plus challengeante avec l’état d’esprit du refus du plan B : ''burn the bridges” comme dit l’adage américain. C’est l’énergie du désespoir qui pilote tel un puissant moteur à propulsion et nous fait réaliser l’impossible, enfin, ce qui nous semble impossible ! »

Le goût pour le mode de vie (free)lance

« La diversité des personnes et des projets rencontrés est fascinante, tant d'un point de vue technique qu'humain. Gérer son propre navire n'est clairement pas facile, mais on apprend beaucoup de choses, notamment la gestion financière, la prise de décision, des compétences très utiles dans la vie personnelle. Et peut-être le point le plus important : le rapport au temps. Il est fondamentalement différent de celui d'un salarié.

En tant que freelance, on est payé à la journée, et la plupart du temps en fonction de livrables, ce qui change totalement la perspective, avec toute la notion de productivité qu’elle peut impliquer. Et enfin, évidemment la flexibilité du travail, mais qui est aujourd'hui presque aussi vraie pour les salariés. In fine, de mon point de vue, freelance salarié, c'est une simple différence administrative. »

Le secret face à une compétitivité féroce 

« Un énorme apprentissage sur la productivité, l'organisation et l'utilisation de bons outils, dans mon cas, ont été nécessaires. Et pour rester compétitive, il n'y a pas de secrets, ni de miracles : toujours apprendre en gardant une part de matières nouvelles dans les projets, sortir un peu de sa zone de confort de manière maîtrisée. »

Une réalité pas toujours évidente

« Rester à jour, maintenir l'entreprise à flot, poursuivre des projets sans jours inter-contrats sont déjà de sacrés challenges au quotidien. Par ailleurs, anticiper la fin du poste d'Ingénieur Cloud Platform, d'un point de vue DevOps/SRE, est aussi un grand défi professionnel, car nous automatisons notre travail au quotidien. C'est un peu comme les énergies fossiles, à un moment donné ça n'existera plus. Ainsi une orientation DataOps et/ou SecOps et/ou spécialisée dans un domaine bien précis comme le network, me semblent de bons candidats pour l'avenir ! Tous les métiers ayant un tronc commun à mon métier DevOps/SRE actuel le sont aussi, du moment qu'ils ont des spécificités techniques variées et nécessitent un haut niveau d'expertise. »

Des projets innovants à long terme

« Les projets s'inscrivent pour la plupart dans la durée car les sujets de l'infrastructure cloud sont souvent de fond, avec des contextes très variés en termes de secteurs d'activité ou de taille d'entreprise, avec un socle reste similaire à tous : celui des architectures cloud et/ou hybrides. Pour les gros groupes comme coach DevOps chez Orange avec Octo, ou pour la DGFIP avec Thales, aux PME/PME classiques comme Monoprix-online, Le Monde, jusqu’aux start-ups de Série A à D comme Back Market, Livestorm, Lifen, BlaBlaCar entre autres. »

Votre plus grand défi

« Se former tout en étant en mission et… partir en vacances ! Les compétences de diplomatie et de communication qu'il faut développer pour offrir un service de qualité dans des contextes totalement opposés représentent aussi un grand défi. Que les collaborateurs du projet soient d'une grande bienveillance ou d'une misogynie, ou d'une mauvaise foi extrême. Le milieu de la Tech n’est pas tendre, il faut avoir les reins solides, mais l'arme secrète demeure sans conteste la passion, l’amour du travail bien fait, et la bienveillance. »